La fécondation in vitro (FIV) est l’une des techniques de procréation assistée les plus utilisées dans le monde. Elle a permis à des milliers de personnes de réaliser leur rêve de devenir parents. Pourtant, même si les avancées médicales sont impressionnantes, la FIV n’est pas toujours une solution possible, ni indiquée dans tous les cas.
Voyons ensemble dans quelles situations la FIV n’est pas réalisable, quels critères médicaux sont pris en compte et pourquoi l’éthique est aussi importante que la technologie dans ce parcours.
En quoi consiste la FIV ?
La FIV consiste à féconder l’ovocyte avec un spermatozoïde en laboratoire. Une fois l’embryon formé, il est transféré dans l’utérus afin de poursuivre son développement naturellement.
Ce traitement peut se faire avec des gamètes du couple ou via un don. Même si cette technique est répandue et efficace, elle n’est pas toujours adaptée à tous les profils.
Dans quels cas la FIV est-elle déconseillée ou impossible ?
Il existe des contre-indications médicales claires qui rendent une FIV risquée, voire irréalisable. Voici les principales :
Problèmes de santé graves chez la patiente
Certaines maladies peuvent aggraver les risques pendant la grossesse ou mettre en danger la vie de la mère ou du bébé. Parmi elles :
- Pathologies cardiaques sévères
- Maladies auto-immunes décompensées
- Cancers récents ou actifs
- Troubles psychiatriques non stabilisés
“Pouvoir transférer un embryon ne signifie pas qu’on doit le faire. Si la grossesse met en danger la patiente ou l’enfant, il est de notre devoir médical de dire non.”
Absence totale de réponse ovarienne
Chez certaines femmes présentant une insuffisance ovarienne sévère, aucun follicule ne se développe, même avec une stimulation hormonale. Dans ce cas, la FIV avec ovocytes propres n’est pas envisageable.
Malformations utérines majeures ou absence d’utérus
Quand l’utérus est absent ou incompatible avec une grossesse, la FIV est exclue. La gestation pour autrui n’étant pas autorisée en Espagne, la seule alternative est l’adoption.
Jusqu’à quel âge peut-on faire une FIV en Espagne ?
Il n’existe pas de loi fixant une limite d’âge, mais la majorité des cliniques privées refusent les traitements au-delà de 49 ou 50 ans.
Ce seuil n’est pas arbitraire : il est motivé par des raisons médicales et éthiques. Au-delà de 50 ans, les risques pour la mère et l’enfant augmentent fortement.
“Oui, il est possible d’obtenir une grossesse à 50 ans grâce à la FIV avec don d’ovocytes. Mais réaliser une FIV avec ses propres ovocytes à cet âge est presque impossible : leur qualité est très compromise. La plupart des cliniques en Espagne refusent les traitements après 49–50 ans à cause des risques pour la santé.”
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Quel est le rôle de la qualité ovocytaire ?
La qualité des ovocytes est un facteur clé de réussite. Et elle dépend presque entièrement de l’âge.
Dès 35 ans, la réserve ovarienne diminue. À 40 ans, la probabilité d’obtenir un embryon sain baisse fortement. À partir de 45 ans, les chances de grossesse avec ses propres ovocytes sont proches de zéro.
“La qualité ovocytaire est le facteur fondamental. On ne peut pas rajeunir un ovocyte. C’est la seule variable qu’on ne peut pas modifier.”
Quand le don d’ovocytes peut-il être envisagé ?
Chez les femmes de plus de 45 ans en bonne santé, le don d’ovocytes peut être une excellente alternative.
Ce traitement permet d’utiliser les ovocytes d’une donneuse jeune, augmentant considérablement les taux de réussite. Mais attention : toutes les cliniques n’acceptent pas les patientes de plus de 50 ans, même en ovodonation.

Quand faut-il dire non à un traitement ?
Dans certains cas, dire non est un acte médical responsable. C’est parfois difficile à entendre, mais cela fait partie d’une approche éthique du soin.
Le désir d’être mère est profondément légitime. Mais il est aussi de notre responsabilité de :
- Protéger la santé de la patiente
- Garantir la sécurité de l’enfant
- Évaluer la faisabilité réelle du traitement
“Dire non, c’est aussi prendre soin. C’est protéger la femme qui nous fait confiance, même si cela implique de poser une limite difficile.”
Les cliniques sérieuses organisent des comités médicaux pour évaluer ces cas, avec une vision globale, humaine et rigoureuse.
Réflexion finale : accompagner, même quand ce n’est pas possible
La FIV est une technologie incroyable. Mais ce n’est pas une solution magique. Il y a des corps qui ne peuvent pas porter de grossesse, des conditions qui l’empêchent, et des limites que, par respect et sécurité, il ne faut pas dépasser.
Ce qui importe, c’est d’accompagner chaque femme dans son parcours, même quand il ne mène pas à une FIV.
Parce qu’il existe plusieurs chemins vers la maternité. Et que tous méritent d’être reconnus, écoutés et soutenus avec bienveillance.